L’endométriose ne se manifeste pas toujours de la même façon.
Il n’y a pas une douleur, mais une multitude de douleurs – physiques, émotionnelles, parfois existentielles – qui varient d’une femme à l’autre, et même d’un jour à l’autre.

Ce qui est commun, en revanche, c’est ce cercle vicieux que beaucoup décrivent :

La douleur génère du stress, le stress augmente la tension corporelle, qui accentue la perception de la douleur.

En tant que sophrologues, nous ne pouvons pas agir directement sur les lésions ou les adhérences.
Mais nous avons une place essentielle dans l’accompagnement du vécu, du rapport au corps, de la régulation émotionnelle.
À condition d’écouter où en est chaque femme. Et d’adapter, avec finesse, nos propositions.

Comprendre les différentes douleurs liées à l’endométriose

L’endométriose n’est pas une maladie à expression unique. Elle se manifeste par des douleurs très variables selon les femmes, les localisations, les phases du cycle, les contextes hormonaux ou émotionnels. Certaines douleurs sont identifiables, d’autres plus diffuses, voire silencieuses sur le plan médical mais pourtant bien présentes dans le ressenti corporel.

Parmi les douleurs les plus fréquentes, on retrouve :

  • Pelviennes : intenses, profondes, parfois présentes tout au long du cycle.
  • Digestives ou urinaires : perturbant les repas, les sorties, le confort quotidien.
  • Sexuelles : douleurs pendant ou après les rapports, affectant profondément l’intimité.
  • Irradiantes : lombaires, sciatiques, musculaires, jusqu’à l’impression que “tout le corps fait mal”.
  • Postopératoires ou résiduelles malgré les traitements.
  • Diffuses et silencieuses, marquées par une fatigue chronique, un corps hypersensible, vidé.

Et derrière chaque douleur, il y a :

  • un vécu corporel complexe, mêlant tension, rejet, dissociation ;
  • une charge émotionnelle forte, faite de colère, d’injustice, d’angoisse ;
  • une perte de confiance, dans le corps, dans les professionnels de santé, parfois en soi.

Ces douleurs ne se mesurent pas uniquement en intensité. Elles s’inscrivent dans le temps, dans l’identité, dans l’intimité.
C’est pourquoi l’accompagnement sophrologique demande finesse, souplesse et présence : pour proposer la bonne pratique, au bon moment, en lien avec là où en est chaque femme dans sa relation à la douleur.

Adapter la sophrologie à chaque femme : quand, comment, et jusqu’où

  1. Lorsqu’une femme est en pleine crise douloureuse, notre posture change. La voix, le rythme, la durée de la pratique sont à ajuster.
  2. Lorsqu’elle traverse une phase plus stable, mais très tendue psychiquement, les priorités évoluent.
  3. Et lorsqu’elle est en demande d’un travail en profondeur, la relation à la douleur laisse place à la question du féminin, du rapport à soi, du deuil d’un projet, du sens.

Il n’y a pas de protocole tout fait. Il y a des filières de pratique, des points d’entrée, des ajustements subtils.

Certaines techniques sont particulièrement puissantes dans ces contextes, mais encore faut-il savoir quand et comment les proposer :

  • Mobilisation douce ou immobilité apaisée ?
  • Respiration guidée ou respiration libre ?
  • Image corporelle ou image ressource ?

C’est précisément dans cette finesse d’adaptation que la sophrologie prend toute sa dimension d’accompagnement. Et dans cet accompagnement de l’endométriose, chaque détail compte.

Créer un cercle vertueux : constance, sécurité, autonomie

Ce que nous cherchons à offrir aux femmes que nous accompagnons, ce n’est pas un soulagement ponctuel.
C’est une expérience répétée de présence à soi, de régulation, de réappropriation corporelle. Un espace où la douleur ne dicte plus tout. Où l’on retrouve un peu de liberté.

Cela passe par :

  • des micro-pratiques intégrées au quotidien,
  • un lien de confiance construit dans le temps,
  • des outils simples mais puissants qui permettent de réguler le stress avant qu’il n’aggrave les symptômes.

Ces outils, nous les avons déjà. Encore faut-il apprendre à les transmettre au bon moment, de la bonne manière, à la bonne personne.

Et si vous alliez plus loin ?

Vous accompagnez déjà des femmes atteintes d’endométriose, ou vous souhaitez le faire avec plus de justesse ?
Vous sentez qu’il vous manque des repères clairs pour ajuster votre posture, vos propositions, vos intentions ?
Vous aimeriez tester certaines techniques, les moduler selon les profils et les vécus ?
Je vous propose de me retrouver lors de mon prochain atelier en zoom le 2 juillet prochain de 9h à 12h30, toutes les informations en cliquant sur le lien.

Si vous souhaitez explorer une autre facette de l’accompagnement sophrologique de l’endométriose, je vous invite à lire également cet article complémentaire : « Endométriose et rapport au corps : comment la sophrologie peut restaurer une relation abîmée« .
Un focus sur la manière dont la douleur chronique modifie le lien au corps, et comment la sophrologie permet, pas à pas, de retrouver une présence plus sereine et plus vivante à soi.

Emmanuelle Le Bris – Sophrologue et Formatrice