Pourquoi les sophrologues ont un rôle clé à jouer
Elle ne se voit pas. Elle ne se dit pas toujours. Mais elle se vit pleinement, souvent dans le tumulte.
La ménopause bouleverse. Elle transforme. Le corps, les émotions, l’image de soi, le rapport au temps et à la féminité.
Ce n’est pas une maladie, c’est une période de transformation majeure, vécue dans le corps et dans l’intime, mais encore trop souvent mise de côté, minimisée ou reléguée au non-dit.
Lorsque l’on cherche des informations, c’est bien souvent dans la presse féminine ou spécialisée qu’on les trouve. Rubriques “bien-être”, “forme”, “intimité” — discrètement glissées entre un article sur les soins anti-âge et un autre sur la libido. Une manière de dire, encore une fois, que la ménopause est une affaire de femmes, à régler entre femmes.
On en parle peu dans les sphères publiques, encore moins dans les espaces de santé globale. Et ce silence laisse penser qu’il faut traverser cette étape comme on peut… sans en parler, sans demander, sans trop déranger.
Pourtant, dans certaines cultures, la ménopause est célébrée.
Elle marque l’entrée dans un autre cycle, une nouvelle place dans le collectif, souvent associée à la sagesse, à la transmission, à la liberté retrouvée.
À l’image de l’arrivée des premières règles, elle pourrait faire l’objet d’un rituel, d’un passage symbolique. Mais en France, ces seuils corporels sont rarement honorés. Il y a encore peu, certaines jeunes filles recevaient une claque à l’arrivée de leurs premières règles — un geste vide de sens, transmis sans parole.
La ménopause, elle aussi, reste un passage sans accompagnement.
Et c’est là que vous, sophrologue, pouvez faire toute la différence.
Mais pour cela, encore faut-il comprendre ce qui se joue vraiment, et proposer un accompagnement adapté à cette étape de vie si particulière.

Ce que vivent les femmes : une tempête discrète
La ménopause ne se résume pas à “avoir chaud la nuit” ou à “devenir irritable”. Elle est souvent vécue comme une perte de repères brutale et silencieuse, qui vient questionner :
La ménopause n’arrive jamais seule. Elle s’installe lentement, souvent insidieusement, sur plusieurs mois ou plusieurs années. Pour beaucoup de femmes, elle s’annonce sans prévenir : un cycle qui se dérègle, des nuits qui deviennent agitées, un corps qui semble “ne plus répondre” comme avant, une fatigue tenace malgré le repos, une mémoire qui flanche parfois, une confiance en soi qui s’effrite sans explication.
La sensation de ne plus se reconnaître revient fréquemment. “Je ne sais plus qui je suis”, “je ne supporte plus rien”, “je pleure pour un rien” : ces phrases, vous les entendez peut-être déjà en cabinet. Elles témoignent d’un désalignement profond entre l’image que la femme a d’elle-même et ce qu’elle vit corporellement et émotionnellement.
Ces bouleversements se vivent à plusieurs niveaux :
- Le corps devient un lieu de transformation incontrôlable : bouffées de chaleur, sueurs nocturnes, prise de poids localisée, douleurs articulaires, tensions musculaires, sécheresse, palpitations, troubles digestifs… Des symptômes parfois invalidants, souvent minimisés.
- L’émotionnel est en dents de scie. Irritabilité soudaine, anxiété diffuse, colère mal dirigée, tristesse inexpliquée, repli ou hyperréactivité… Ce qui était facile devient difficile. Ce qui était stable devient fragile. Beaucoup de femmes pensent qu’elles “déraillent”, sans faire immédiatement le lien avec la ménopause.
- Le mental est impacté : troubles de la concentration, difficultés à rester focalisée, fatigue mentale, perte d’élan ou de clarté. Certaines décrivent une sorte de “brouillard intérieur”, un sentiment d’être ralenties ou dispersées, là où elles étaient autrefois organisées, réactives, efficaces.
- La vie relationnelle est touchée elle aussi. Dans le couple, dans la vie sociale, au travail. Moins de patience, plus de tension. Un besoin de solitude, mêlé à une sensation d’isolement. Et toujours cette impression que les autres ne comprennent pas vraiment ce qu’il se passe.
- Enfin, l’identité féminine est questionnée. Ce que représentait la féminité pour elle – la maternité, le désir, la séduction, la disponibilité, la solidité – ne tient plus tout à fait. Et cela peut provoquer une perte de repères, parfois vécue avec honte, parfois avec colère, parfois avec soulagement.
- Et au milieu de tout ça ? Très peu d’espaces où déposer ce vécu. Peu d’écoute, peu de reconnaissance, peu de savoir-faire spécifique chez les professionnels de l’accompagnement. Beaucoup de femmes pensent qu’elles doivent “gérer”, seules, discrètement.
Et la sophrologie dans tout ça ?
Face à cette période intense, parfois déroutante, la sophrologie n’est pas une réponse miracle — mais elle est une réponse précieuse.
Ce n’est pas une méthode de “gestion des symptômes”, ni un simple outil de relaxation. C’est un accompagnement qui permet de restaurer un lien vivant entre le corps, les émotions, le mental et le vécu.
La force de la sophrologie, c’est qu’elle offre un espace sans pression, sans jugement, sans objectif de performance.
Elle permet de ralentir, d’écouter, de ressentir, de poser des repères dans un moment où tout semble s’effondrer ou se déformer.
La méthode, dans sa structure même — respiration, relaxation dynamique, visualisation — est pensée pour redonner une place centrale au corps, au souffle, à la perception fine de soi. Elle n’impose pas, elle invite. Elle ne cherche pas à corriger, elle propose de vivre autrement.
Ce cadre est particulièrement adapté aux femmes en période de ménopause, car il répond à plusieurs besoins profonds :
Un besoin de sécurité intérieur
Quand tout change, le besoin de se sentir en sécurité augmente. La sophrologie, par son cadre clair et rassurant, permet de recréer une stabilité intérieure. Les rendez-vous réguliers, la posture de neutralité bienveillante du sophrologue, la progression douce des pratiques : tout cela participe à restaurer un sentiment de confiance en soi et dans le processus.
Un besoin de reconnection corporelle
Le corps devient étranger, inconfortable, douloureux… mais aussi invisible, mis de côté.
Les femmes qui vivent la ménopause ont besoin d’un espace pour retrouver une relation plus apaisée et vivante avec leur corps. La relaxation dynamique, les exercices d’ancrage, de recentrage, de ressenti, permettent de réhabiter ce corps autrement, sans pression ni regard extérieur.
Un besoin de régulation émotionnelle
Dans cette période de fragilité, les émotions s’emballent, débordent, s’enkystent parfois. La sophrologie offre un chemin pour les accueillir sans jugement, les observer, les exprimer autrement. On ne cherche pas à les « calmer », mais à leur redonner une place juste.
Un besoin de sens et de réorientation intérieure
La ménopause pose des questions existentielles. Qui suis-je aujourd’hui ? Qu’est-ce qui compte ? Comment je me sens dans cette vie qui change ?
Les visualisations positives, les protocoles orientés vers les valeurs, le vécu corporel et symbolique du changement permettent de redonner du sens à cette période, de la relier à un parcours de vie plus large.
Accompagner la ménopause en sophrologie, ce n’est pas “adoucir les symptômes”.
C’est proposer un cadre soutenant pour que la femme puisse retrouver de la cohérence dans ce qu’elle vit, remettre de la fluidité là où il y a du blocage, du souffle là où il y a de l’essoufflement, du discernement là où il y a de la confusion.
Et surtout, c’est lui offrir un espace où elle n’a pas à s’expliquer, à performer, à prouver. Un espace où elle peut juste être là, telle qu’elle est, dans cette étape particulière de sa vie.
La sophrologie peut alors intervenir à plusieurs niveaux, en douceur et en profondeur
Ce que vit une femme pendant la ménopause ne se résume pas à une liste de symptômes. Il s’agit d’un basculement intime, global, qui touche au corps, à l’histoire, au lien à soi et aux autres.
La sophrologie, dans sa capacité à relier le physique, l’émotionnel, le mental et le vécu existentiel, offre un cadre d’accompagnement à la fois subtil, progressif et puissant.
Se réconcilier avec un corps en mutation
Lorsque le corps change sans prévenir, qu’il devient source d’inconfort, voire d’étrangeté, la pratique régulière de la sophrologie permet de rétablir un lien sensible, vivant et plus apaisé avec soi.
Les exercices de relaxation dynamique et les visualisations sur le schéma corporel permettent à la femme de se réapproprier son corps autrement, sans jugement ni pression.
Apaiser les tensions, restaurer le sommeil
Les troubles du sommeil, les tensions nerveuses ou musculaires, la fatigue chronique peuvent rendre le quotidien éprouvant.
Grâce aux techniques de respiration, de détente corporelle et de concentration, la sophrologie permet un retour progressif à un état de calme intérieur, tout en facilitant un meilleur endormissement et une récupération plus profonde.
Accueillir les émotions, retrouver un équilibre intérieur
La sophrologie n’efface pas les émotions, elle permet de les accueillir et de les vivre plus facilement.
Colère, tristesse, hypersensibilité, perte de patience : les femmes peuvent apprendre à mettre de la conscience sur ce qui les traverse, à prendre du recul, à ne plus se sentir débordées par ce qu’elles vivent.
Se recentrer, donner du sens à cette étape de vie
La ménopause interroge en profondeur le sens de sa vie, de ses choix, de son identité.
La sophrologie invite à ralentir pour écouter ce qui change à l’intérieur, à prendre le temps de se reposer la question : qu’est-ce qui est essentiel pour moi aujourd’hui ?
Certaines visualisations, centrées sur les valeurs, les ressources ou les projections positives, permettent de reconstruire une vision claire et motivante de l’après.
Cette approche, si elle est bien ajustée, peut profondément soutenir les femmes dans ce moment particulier de leur vie.
Non pas pour effacer ce qui se joue, mais pour leur permettre de le vivre avec plus de conscience, de stabilité, de respect d’elles-mêmes.
Comment accompagner la féminité qui se dessine au fil la vie ?
Tout au long de leur vie, les femmes vivent des transformations corporelles majeures : adolescence, maternité, post-partum, puis ménopause.
À chaque étape, la féminité est questionnée, modelée, souvent conditionnée par des normes extérieures : jeunesse, beauté, désirabilité, performance.
La ménopause vient souvent bousculer ces repères, voire les déconstruire brutalement. Pour certaines femmes, c’est une perte : de fertilité, de séduction, de rôle. Pour d’autres, un soulagement : une libération de certaines injonctions ou obligations.
Mais dans tous les cas, le rapport à la féminité ne reste pas intact. Il se transforme, parfois dans le flou ou le silence.
La sophrologie permet d’accompagner cette redéfinition avec douceur. À travers la conscience du corps, l’écoute des sensations, l’accueil de soi sans condition, elle invite la femme à se reconnecter à une féminité plus intérieure, plus libre, plus incarnée, détachée des attentes extérieures.
Une féminité qui ne se mesure plus à ce qui se voit, mais à ce qui se ressent et s’affirme de l’intérieur.
Et vous, que savez-vous vraiment de la ménopause ?
Un mini quiz pour vous situer :
- Toutes les femmes ont des bouffées de chaleur. (Vrai/Faux)
- La ménopause entraîne forcément une prise de poids. (Vrai/Faux)
- On ne peut rien faire contre les troubles du sommeil liés à la ménopause. (Vrai/Faux)
- La ménopause entraîne une baisse de libido. (Vrai/Faux)
- La poitrine grossit à la ménopause. (Vrai/Faux)
- La sophrologie peut aider à traverser cette période avec plus de sérénité. (Vrai/Faux)
Les réponses et les clés d’accompagnement associées ? On les décortique ensemble pendant l’atelier.
Un atelier pour les sophrologues qui souhaitent aller plus loin
Vous êtes sophrologue et vous souhaitez accompagner les femmes à cette étape de vie avec plus de justesse, de compréhension et d’outils concrets ?
Je vous invite à me rejoindre lors de mon atelier dédié à l’accompagnement de la ménopause, qui aura lieu le jeudi 10 avril prochain de 9h à 12h30.
Pour plus de d’information ou vous inscrire c’est par ici
Emmanuelle Le Bris – Sophrologue et Formatrice depuis 15 ans
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