En tant que sophrologue, vous avez peut-être déjà été confronté à des ressentis subtils lors de vos séances. Que ce soit par votre propre sensibilité ou grâce à des pratiques complémentaires que vous maîtrisez en dehors de la sophrologie, vous savez que certaines perceptions corporelles vont au-delà de la simple relaxation. Vous ressentez parfois une forme de « circulation », de chaleur, de légèreté ou de densité dans le corps de vos clients… Devez-vous le garder pour vous ou l’évoquer avec vos clients ? Y a-t-il une chance que vous les fassiez fuir ?
Introduire la notion d’énergie dans nos séances peut être délicat. Nous ne savons pas toujours si nous pouvons en parler et surtout comment en parler. Est-ce que cela dépasse nos compétences en tant que sophrologues, est-ce que nos clients peuvent entendre sans s’imaginer que nous sommes ‘illuminés ou « perchés » ? Pourtant, cette dimension peut grandement enrichir l’expérience de nos clients, à condition de la présenter simplement, avec des mots qui leur parlent.
Dans cet article, je vous propose de découvrir comment intégrer la notion d’énergie dans nos accompagnements sophrologiques, de manière accessible et pragmatique. Nous verrons comment accueillir les ressentis énergétiques de nos clients sans tomber dans des explications floues, et comment adapter notre langage pour ne pas effrayer ceux qui ne sont pas familiers avec ce type de perceptions.

Qu’est-ce que l’énergie en sophrologie ?
Quand un client nous parle de chaleur, de lourdeur, de « courants » ou de « blocages », il est en train de nous décrire une expérience sensorielle. Nous n’avons pas besoin d’aller chercher des explications complexes ou ésotériques pour accueillir ces ressentis. L’énergie, dans notre pratique, peut être définie comme une manière de nommer le flux de vitalité, la circulation interne des sensations et l’équilibre corporel.
Il est essentiel de se rappeler que c’est le client qui nomme et interprète ces ressentis. En tant que sophrologue, notre rôle est de guider cette exploration, de lui donner des mots simples, mais surtout d’inviter le client à découvrir par lui-même ce que cela signifie pour lui.
Pourquoi aborder la notion d’énergie ?
Nous n’avons pas besoin de parler d’énergie à tout prix. Mais quand un client évoque ces sensations, ne pas en parler du tout pourrait le laisser dans le flou ou créer un décalage entre son expérience et nos retours. Aborder cette notion de manière concrète permet de :
- Mettre des mots sur des ressentis complexes : Une sensation de « fourmillement » dans les mains, de « boule de chaleur » dans le ventre ou de « blocage » dans la gorge est une forme d’énergie. En aidant le client à nommer ce qu’il vit, on lui permet de mieux appréhender son corps et son équilibre interne.
- Favoriser une meilleure compréhension de son état : Pour un client qui se sent souvent « déchargé » ou « sans énergie « , travailler sur cette dimension peut l’aider à retrouver de la vitalité. Et c’est souvent lui qui évoque la perte ou le manque d’énergie.
- Enrichir les visualisations et les exercices : L’énergie est une métaphore puissante qui permet de construire des visualisations adaptées, que ce soit pour augmenter la vitalité, se débarrasser de tensions ou renforcer la stabilité.
Comment aborder cette notion simplement ?
Voici quelques exemples concrets de clients et comment j’ai intégré la notion d’énergie dans nos échanges.
1. Le client « fatigué » et en manque d’énergie
Claire, 45 ans, m’a consultée en raison d’une fatigue intense qui la suit au quotidien. Elle décrit un manque d’énergie persistant et profond, même après de bonnes nuits de sommeil. « Je me sens vidée, comme si mon énergie ne se renouvelait plus », me confie-t-elle, cherchant une solution pour se « recharger ».
Plutôt que de lui parler de blocage énergétique, j’ai abordé son ressenti en utilisant l’image d’une connexion avec la Terre, une source d’énergie naturelle et stable. « Imaginez que votre corps se recharge comme un arbre qui puise sa force dans le sol », lui ai-je proposé. Pour l’aider à explorer cette sensation, je lui ai guidé un exercice d’ancrage simple :
Je lui ai demandé de se tenir debout, pieds bien ancrés, et de visualiser des racines partant de la plante de ses pieds et s’enfonçant profondément dans la Terre. À chaque inspiration, elle imaginait que cette énergie de la Terre remontait dans son corps. Et à chaque expiration, elle relâchait ses tensions vers le sol, comme pour se libérer de tout ce qui lui pèse et l’encombre.
Au fur et à mesure de l’exercice, Claire a commencé à sentir une sensation de ‘recharge’ et de légèreté. Cette approche lui a permis de se reconnecter à une source intérieure de vitalité, et elle a quitté la séance avec une nouvelle perception de son propre potentiel de régénération.
2. Le client « trop sensible »
Juliette, 16 ans, me parle régulièrement de sa « sensibilité énergétique ». « Quand je suis dans un endroit où il y a beaucoup de monde, je ressens comme des vagues de picotements qui me traversent. Est-ce normal ? » Elle semblait souvent déstabilisée par cette perception.
Je lui ai expliqué que ces sensations sont souvent le signe d’une grande réactivité corporelle, mais qu’elles n’ont rien de dangereux. « Votre corps vous montre simplement qu’il est très sensible à l’environnement. On peut voir cela comme une façon pour lui de vous donner des informations de ce qui est présent à ce moment là. Qu’est-ce que votre corps vous exprime à ce moment là ? C’est sur cela qu’il est important de porter votre attention. »
Pour l’aider à mieux accueillir et vivre ces perceptions, nous avons travaillé sur une visualisation de « bulle de protection » : je lui ai proposé de se visualiser entourée d’une bulle de lumière douce et chaude, qui la protège et filtre les énergies extérieures. C’est un peu comme ci elle était dans sa maison et qu’elle percevait les informations du temps qu’il fait dehors, sans pour autant être impactée physiquement par les intempéries. Cela lui a permis de prendre conscience de ces capacités sensorielles en ayant conscience, qu’elle n’avait plus à subir mais pouvait être actrice de ce qu’elle choisit de ressentir des environnements et personnes avec lesquels elle est en préence.
3. L’enfant « pile électrique » qui déborde d’énergie
Louis, 7 ans, est un enfant vif et énergique. Ses parents disent souvent de lui qu’il est une « vraie pile électrique » qui n’arrive jamais à se poser, sauf quand il dort. Lorsqu’il vient en séance, il déborde d’énergie, son corps est en mouvement permanent et il lui est difficile de rester en place plus de quelques minutes. Ses parents aimeraient qu’il apprenne à canaliser son énergie pour se détendre et se concentrer davantage.
Plutôt que de lui demander de « calmer son énergie », j’ai choisi de canaliser cette énergie débordante en l’aidant à la ressentir, puis à la libérer progressivement. Je lui ai proposé un exercice que j’appelle « La boule de feu », spécialement adapté aux enfants.
Je lui ai demandé de se mettre debout, bien ancré sur ses pieds, comme un super-héros qui se prépare à utiliser sa force. Louis a imaginé qu’il tenait une petite boule de feu dans ses mains. Cette boule symbolisait toute son énergie. « Cette boule est pleine de toute ta force et de ton dynamisme », lui ai-je expliqué. Je lui ai proposé de faire passer la boule d’une main à l’autre, en commençant doucement, puis en augmentant la vitesse progressivement. Ce mouvement lui a permis de ressentir l’énergie qui circule entre ses mains. Après quelques instants, je lui ai suggéré de « relâcher » cette boule de feu vers le sol, comme s’il la posait doucement. À chaque expiration, il imaginerait cette énergie se diffuser doucement dans la Terre, tout en sentant son corps se détendre. À la fin de l’exercice, Louis a pu se poser un instant et observer comment il se sentait. Je lui ai demandé : « Comment est-ce que c’est dans ton corps maintenant ? » Louis a souri et m’a dit qu’il avait l’impression que « la pile est pleine partout », alors qu’au début de la séance, il sentait l’énergie essentiellement dans ses mains et dans ses pieds.
Cet exercice a permis à Louis de canaliser son énergie sans chercher à la supprimer. En utilisant son imagination et un mouvement ludique, il a pu ressentir un apaisement naturel, tout en apprenant que son énergie peut être utilisée de manière constructive et agréable.
Quelques clés pour parler d’énergie sans se perdre :
- Accueillez les mots du client : Utilisez son vocabulaire et le laissez exprimer ce qu’est l’énergie pour lui et les ressentis qu’il peut avoir.
- Restez dans le concret : Privilégiez des descriptions sensorielles (« chaleur », « mouvement », « lourdeur ») plutôt que des interprétations symboliques.
- Adaptez votre langage : Parlez d’énergie si le client est à l’aise avec ce terme, sinon, optez pour des mots comme « « « vitalité » ou « circulation ».
Envie d’aller plus loin ?
Si vous souhaitez approfondir votre compréhension de l’énergie et savoir comment en parler simplement avec vos clients, je vous invite à rejoindre mon atelier de 3h30 spécialement conçu pour les sophrologues. Cet atelier est le fruit de mes 13 ans d’accompagnement en sophrologie et de mes 20 ans de techniques énergétiques complémentaires. Vous y découvrirez des techniques et des visualisations inspirées par les sources d’énergie terrestres, ainsi que des outils concrets pour rendre cette notion accessible et pertinente dans vos séances.
Ne laissez plus la question de l’énergie vous déstabiliser : transformez-la en une clé d’accompagnement qui renforce votre présence et la conscience corporelle de vos clients. À bientôt pour un moment de partage et d’exploration autour de cette dimension subtile du corps humain !
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