Ca y est, vous êtes sophrologue, vous avez votre certification, votre N° Siret et un lieu pour recevoir vos futurs clients. Tout est prêt et le téléphone sonne. En une dixième de seconde, votre cœur s’accélère, vos muscles se contractent, une boule se forme dans au milieu du ventre ou dans votre gorge et vos pensées se bousculent dans votre tête. C’est maintenant, le commencement de votre carrière de sophrologue. Peut-être même que vous vous dîtes : c’est maintenant que tout se joue.
Rassurez-vous, votre carrière ne se joue pas sur les premières sonneries de votre téléphone. Accueillir vos premiers clients est un jalon important qui peut s’accompagner d’une certaine appréhension et c’est tout à fait normal. Cet article vise à fournir des conseils pratiques pour aider les nouveaux sophrologues à surmonter les appréhensions du début et à s’épanouir dans leur pratique.

Suis-je vraiment compétent : le fameux syndrome de l’imposteur ?
Votre formation se termine à peine, rappelez-vous que celle-ci vous a préparé pour ce moment. Tout au long de votre formation, vous avez acquis différentes techniques. Vous avez pratiqué pour vous, vous avez expérimenté les exercices dynamiques et leurs bienfaits. Vous avez pris conscience de votre corps et des liens importants avec votre esprit. Vous savez qu’agir sur soi en conscience permet d’améliorer la qualité de la vie et la résolution de certaines problématiques. Vous avez également peut-être pu mettre en pratique vos acquis lors d’un stage, avec des personnes extérieures à votre formation, vous avez donc une base qui vous permet d’accompagner de futurs clients. Plus vous allez pratiquer pour vous et avec vos clients et plus la confiance en vous et en vos compétences sera présente.
Avancez à votre rythme, pas après pas. Ne dîtes pas oui à toutes le personnes qui vous contactent, surtout lorsque les problématiques vous paraissent trop complexes ou trop en résonnance avec vous-même. Si vous ne vous sentez pas suffisamment expert vis à vis de certaines demandes, osez orienter vers un ou une autre sophrologue. Un accompagnement de mauvaise qualité, pour quelque raison que ce soit, va porter préjudice à votre réputation et le fameux bouche à oreille va jouer contre vous. Privilégiez des cas plus simples et abordables pour vous et progressez graduellement vers des situations plus difficiles.
La crainte de mal faire :
Comme dans toute discipline, apprendre fait partie du métier. Nous avons appris en formation, en pratiquant avec nos collègues, en pratiquant en stage, et nous continuons d’apprendre en recevant nos clients et de nos clients. L’erreur fait partie des risques de notre métier. Lorsqu’on parle d’erreur, de quoi parle-t-on exactement ? Proposer des exercices dynamiques qui vont à l’encontre du relâchement de la personnes et créent des douleurs plus importantes, des visualisations pour des personnes pour qui ce n’est pas conseillé (certaines pathologies psychiatriques), passer à côté de la demande de la personne. La liste est exhaustive. Ce qui est important, c’est de solliciter des feedback constructifs. Lorsque je suis à l’écoute de mon client, de ce qu’il verbalise, de ce qu’il exprime physiquement, alors je peux réajuster rapidement. Acceptez que l’apprentissage fait partie du métier. Chaque séance est une opportunité de croissance en tant que sophrologue. Nous continuons à appendre tout au long de notre carrière.
Il est également important si vous vous sentez en difficulté, de demander des conseils à vos pairs. Il existe différents groupes avec des confrères et consœurs bienveillants, qui vous feront des retours, en fonction des éléments souvent partiels que vous leur donnez (vous êtes le détenteur de l’histoire du client) et de leur propre approche et compréhensio de la problématique. Le plus pertinent, c’est de vous faire superviser. La supervision vous apporte des éléments de réponse par rapport aux différentes situations que vous rencontrez. Une thématique d’accompagnement pour laquelle vous manquez de connaissance, ou qui vient fortement résonner chez vous, vous empêchant d’avoir une posture de neutralité bienveillante.
Incertitude et doute s’invitent au rendez-vous :
Vous avez votre client au téléphone qui vous évoque partiellement la raison de son appel et sa demande. Incertitude et doute s’immiscent dans la conversation, vous coupent la parole et créent en vous une sensation de malaise perceptible par votre interlocuteur. Vous doutez de vos compétences à accompagner cette problématique et pourtant vous avez tous les outils pour cela, vous le savez intellectuellement, mais vos émotions vous submergent. Vous perdez de l’assurance, votre voix change et l’alliance a du mal à se faire. Privilégiez encore une fois les conseils et supervisions qui vous seront bénéfiques pour accompagner cette personne.
Continuez aussi à vous former sur des thématiques spécifiques. Dans la plupart des écoles, il vous est enseigné la base, des protocoles, des visualisations applicables pour tout le monde. C’est d’ailleurs souvent ce qui vous est dit. La sophrologie, c’est génial car elle s’adresse à tout le monde et peut améliorer de nombreuses problématiques. Le seul hic, c’est que nous n’accompagnons pas de la même manière une femme enceinte, un enfant de 5 ans et une personne atteinte d’un cancer. Les principes sophrologiques de bases sont les mêmes, les exercices proposés sont adaptés et parfois transformés pour répondre au mieux aux besoins du client.
Evacuer la pression et reprendre confiance :
Après plusieurs rendez-vous, vous vous rendrez compte que vous êtes indulgent, bienveillant avec vos clients. Vous leur dîtes : « Vous ne sentez pas votre corps se relâcher à la première séance, c’est normal, cela va venir. Vous ne visualisez pas de lieu ressource, soyez bienveillant avec vous-même, cela viendra ». Ces mots prononcés à l’attention de nos clients pour les rassurer, je vous invite à avoir les mêmes vis à vis de vous-même. Vous avez de l’appréhension, c’est normal. Vous voulez bien faire, transmettre des exercices pertinents et adaptés à vos clients, c’est excellent. Vous voulez que vos clients soient satisfaits des séances avec vous, c’est très important. Soyez en tout premier lieu indulgent avec vous-même. L’exigence que vous pouvez avoir vis à vis de vous est un gage de qualité, car c’est ce qui vous poussera à vous poser des questions, à vous documenter, à vous former davantage, à vous faire superviser. Ne faites pas de cette exigence un frein qui vous empêche de progresser, de recevoir des clients et d’exercer le métier que vous aimez.
Prenez le temps, de gérer votre propre stress. On dit que ce sont les cordonniers les plus mal chaussés, évitez alors, d’être un sophrologue trop stressé. Vous avez tous les outils pour être mieux dans vos « chaussures » de sophrologue. Un niveau de stress trop élevé va augmenter vos appréhensions, faire surgir plus facilement les doutes et les peurs. Continuez à pratiquer la sophrologie. C’est toujours très agréable de se laisser porter, guider par quelqu’un. Le relâchement est plus profond que lorsqu’on pratique pour soi ou pour l’autre. Appliquez à vous-même ce que vous transmettez à vos clients. Les sophrologues qui sortent de formation ont souvent tendance à négliger la pratique pour se concentrer sur le déploiement de leur activité. L’un ne va pas sans l’autre. Et lorsque le téléphone sonnera la prochaine fois, vous serez plus apaisé et vous pourrez respirer en conscience avant de décrocher, pour être pleinement à l’écoute et présent pour votre futur client.
Les premiers pas en tant que sophrologue peuvent être semés d’incertitudes, de doute, voire de peurs. Cependant, avec une préparation adéquate, un apprentissage continu, et un soutien solide, vous pouvez transformer ces craintes en occasions de croissance professionnelle et personnelle. Souvenez-vous, chaque expert a un jour été débutant. Votre parcours est unique, et chaque étape est une opportunité d’apprendre et de vous épanouir dans votre pratique de la sophrologie. Et parce qu’il n’y a rien de mieux que de pratiquer, voici une séance guidée pour vous permettre de décrocher le téléphone en étant présent, conscient et aligné.
Ecouter la séance guidée par Emmanuelle Le Bris
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