C’est une question qui mérite réflexion, et la réponse varie souvent selon le point de vue adopté. Si vous avez choisi la sophrologie comme carrière, c’est probablement parce que vous en avez personnellement expérimenté les bienfaits. Cependant, en partageant votre décision d’en faire votre métier, vous avez peut-être rencontré des réactions sceptiques telles que : « Et sinon, tu fais quoi, en vrai ? », « Ce n’est pas vraiment un métier, si ? » ou « Tu ne pourras sûrement pas en vivre. » Ces doutes peuvent ébranler votre confiance dans la viabilité de cette voie professionnelle. Il est donc crucial de prendre le temps de reconsidérer ce signifie réellement « être un métier » et ce qu’est la sophrologie.

Il est fréquent de lire, sur les réseaux sociaux, des questionnements sur la viabilité de l’activité, de la part de personnes qui souhaitent se réorienter professionnellement. Peut-on réellement en vivre ? Est-il possible de générer des revenus fixent à long terme ? Est-ce une activité suffisamment reconnue ?

Un Métier Fondé sur la Compétence et la Formation

La notion de métier évoque compétence, formation et reconnaissance sociale. La sophrologie, bien plus qu’une simple technique de relaxation, est une pratique professionnelle qui requiert une formation spécialisée, une expertise approfondie et un engagement envers le bien-être des individus. Il ne s’agit pas seulement d’acquérir des techniques ou des protocoles spécifiques pour accompagner les personnes, il s’agit d’en comprendre l’essence et l’intentionnalité.

N’importe quelle personne, pourraient effectivement proposer des séances de sophrologie en répétant ou en lisant mot à mot un texte pour guider la technique. Seulement comme pour une partition de musique l’exécution des notes ne suffit pas à faire vivre la musique et à faire vibrer les auditeurs. Pratiquer une technique ou un exercice dynamique, sans en comprendre l’intérêt, l’intention et la profondeur de ce qui s’opère intérieurement pour chacun(e) d’entre nous, place le sophrologue dans une posture de technicien, certes, mais pas d’expert. Savoir guider une technique ne suffit pas, l’accompagnement sophrologique va bien plus loin, Il doit tenir compte de la compréhension et l’intégration par le sophrologue de l’utilité des pratiques, de ce que cela va vraiment apporté à son client en tenant compte de sa réalité objective et en adaptant parfois certains exercices et techniques pour être au plus près du besoins du client.

Lorsque l’on se forme à la sophrologie, nous apprenons que nous avons la possibilité d’intervenir avec un même panel d’exercice pour différentes problématiques. C’est parce que le sophrologue se spécialise dans l’accompagnement de certaines problématiques, qu’il est davantage en capacité d’expliquer et de guider son client au plus près de son besoin, de lui expliquer, en quoi par exemple, pratiquer quotidiennement des exercices dynamiques de décharge des tensions corporelles est bénéfique dans la gestion des angoisses. Il ne s’agit pas seulement de dire que cela va leur faire du bien, mais bien plus de lui faire prendre conscience de l’impact que cela peut avoir sur lui. Et les mêmes exercices, pourront être utilisé, pour apprendre à réguler ses émotions, mais ‘explication sera adpatée.
Pour ces raisons, la formation en sophrologie demande de l’investissement et de l’engagement pour le sophrologue en premier lieu, en pratiquant et en intégrant pour soi, pour être en capacité de le proposer aux autres. Car nous sommes notre premier client.

Défis et Opportunités de la Profession

Reconnaissance Professionnelle

Bien que la sophrologie gagne en popularité et soit de plus en plus intégrée dans des contextes variés comme les entreprises, les établissements de santé et les écoles, sa reconnaissance en tant que métier à part entière est freinée par un cadre réglementaire encore flou, une reconnaissance institutionnelle inégale et ce que j’appelle des querelles de clocher qui font de l’ombre à notre merveilleux métier.

L’absence de réglementation uniforme pose plusieurs défis. Premièrement, cela rend difficile pour nous, sophrologues de nous établir comme des professionnels de santé ou de bien-être aux yeux des institutions publiques et des assureurs. Sans un cadre réglementaire clair, il est difficile pour nos clients d’obtenir des remboursements par les mutuelles et pour nous d’être intégrés de manière systématique dans certains programmes de santé publique, limitant ainsi l’accessibilité à une population plus large.

Deuxièmement, le manque de reconnaissance institutionnelle peut également nuire à la crédibilité de notre profession aux yeux du grand public et d’autres professionnels de la santé. Sans des standards de formation et de pratique bien établis et reconnus par des organismes officiels, il nous est difficile de distinguer notre pratique de celle d’autres thérapies alternatives moins fondées scientifiquement. Cela peut entraver notre capacité à former des partenariats ou à être pris au sérieux en tant que collaborateurs égaux dans des environnements interdisciplinaires. Malheureusement les études scientifiques qui permettraient de prouver que la sophrologie à un réel impact sur la santé sont peu nombreuses, car elles sont onéreuses.

En réponse à ces défis, il est primordial de sortir des conflits d’écoles. La sophrologie est une technique qui est en perpétuel mouvement, car elle s’adapte à l’évolution de la société et aux problématiques que vivent les individus. Il est capital que nous puissions de façon collégiale œuvrer à l’élaboration de normes professionnelles et à la promotion de la sophrologie auprès des décideurs, pour établir une réglementation plus cohérente. Ces efforts sont cruciaux; non seulement pour améliorer notre situation professionnelle mais aussi pour garantir la qualité et l’efficacité des accompagnement proposés aux clients.

Un exemple concret de ces initiatives pourrait être l’élaboration d’un codes de déontologie et des critères de certification rigoureux. Ces mesures visant à assurer que tous les praticiens répondent à des exigences élevées en matière de formation et de pratique éthique, éléments essentiels pour construire la confiance et favoriser une plus grande intégration de la sophrologie dans les systèmes de santé et de bien-être à travers le monde.

Perception Publique

Le défi persistant de la perception publique concernant la sophrologie peut souvent être attribué à un manque de compréhension ou à des idées fausses sur ce que la sophrologie implique réellement et les bénéfices qu’elle peut apporter. Quelques idées fausse entendues ici et là :

  • La sophrologie c’est juste de la relaxation
  • La sophrologie n’a aucune base scientifique
  • Il s’agit d’une mode passagère
  • C’est un placebo, ça ne fonctionne que si vous y croyez

Pour surmonter ce défi, une stratégie de communication efficace et éducative est essentielle. Cette approche doit non seulement clarifier les malentendus mais aussi mettre en avant les applications concrètes et les fondements scientifiques de la sophrologie, rendant ainsi la discipline plus accessible et pertinente pour le grand public.

Pour faire évoluer les représentations, il est important de communiquer directement auprès de professionnels, comme les médecins, qu’ils soient spécialisés ou non, de participer à des colloques ouverts à la pratique de disciplines complémentaires. Emmanuelle Briand par exemple intervient aux « Journée Pratique respiration Sommeil » pour transmettre aux médecins spécialisés, dont de nombreux pneumologues, des informations concrètes sur les bienfaits de la sophrologie pour leurs patients. Je rencontre régulièrement ,pour ma part, des professionnels intervenant dans le parcours de soin des femmes atteintes de cancer du sein, pour leur expliquer en quoi la sophrologie et bénéfique pour ces femmes en tant que soin de support et ce que cela peut leur apporter face au grand défi de la guérison.

C’est primordial de valoriser notre profession en en parlant à des professionnels de santé; en leur faisant pratiquer des techniques pour qu’ils en vivent eux-mêmes les bénéfices, en ayant conscience que le changement de perception se fera progressivement, parce que les résultats seront là, observables et quantifiables.

Viabilité Économique

Le statut d’indépendant, fréquent dans notre profession, offre une grande flexibilité et des opportunités uniques en terme de développement. Cette autonomie nous permet de façonner notre carrière selon nos propres objectifs et besoins, en ajustant nos services aux demandes de nos clients et en les adaptant en fonction du contexte dans lequel nous nous trouvons. Toutefois, être indépendant nécessite aussi de savoir gérer astucieusement les aspects commerciaux tels que le marketing, la fidélisation de la clientèle, et la diversification des revenus, ainsi que les périodes d’activité qui sont plus ou moins volumineuses à certaines moment de l’année.
Notre activité dépend de nombreux facteurs dont il est important de tenir compte.
Nous l’avons vu ces dernières années, le contexte de crise sanitaire, de crise économique ont un impact direct sur notre activité. Il est de ce fait important, lorsque l’on désire s’installer ou que l’on est déjà en activité de pouvoir diversifier nos services et ainsi générer un apport financier plus ou moins stable : accompagnement individuel en cabinet, accompagnement collectif, atelier pour les entreprises et institution, séance en présentiel et en visio… Toutes les options de diversification de la forme que peut prendre notre activité sont intéressantes à étudier.
Il est crucial aussi d’avoir à l’esprit que notre activité ne peut être pérenne. Un des principaux objectifx de la sophrologie est d’amener la personne accompagnée, vers l’autonomie, dans la gestion de son bien-être. Cela sous entend que les personnes ne viennent en séance que pour une durée limitée. A partir de ce postulat, cela nous demande, en tant que sophrologue de communiquer sur notre activité de façon ciblée et ainsi permettre le renouvellement de notre clientèle. Pour se faire il est important :

  • Avoir un site internet et/ou une activité sur la toile mettant en avant nos spécialités et la résolution des problématiques dans lesquelles les gens se reconnaissent.
  • Offrir la possibilité de réserver en ligne.
  • Communiquer régulièrement sur son activité et des bénéfices qu’elle apporte dès que cela est possible dans tous les espaces dans lesquels nous évoluons.
  • Aller à la rencontre des professionnels qui sont des prescripteurs potentiels et maintenir le contact avec eux.
  • Développer un réseau.

Conclusion

La sophrologie est indéniablement un métier. Parce que nous prenons le temps de nous former, de vivre, de pratiquer, d’intégrer les techniques qui le composent et de partager avec des paires en cas de difficultés. C’est un métier riche de possibilités et fondamental pour le bien-être de nombre de nos contemporains
En tant que sophrologue, nous avons l’opportunité unique de façonner l’avenir de cette profession. C’est à nous de choisir, comment nous souhaitons vivre les défis qui se présentent. En nous engageant dans une pratique éthique et informée, en nous faisant les porte-paroles et les experts de notre métier, nous ne contribuons pas seulement à notre propre réussite, mais aussi à l’évolution de la sophrologie en tant que profession reconnue et respectée.

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